Annoncé en novembre 2023, American Caper sera la deuxième propriété intellectuelle du studio Absurd Ventures. Attendue pour le 12 novembre, cette BD sera une nouvelle approche de la fiction policière, avec l’humour et la satire propre à Dan Houser et Lazlow Jones que nous avons pu retrouver dans les différents jeux produits par les deux hommes lorsqu’ils étaient chez Rockstar Games. Nous avons eu l’opportunité de découvrir les premières pages de la BD, grâce à un exemplaire preview envoyé par Absurd Ventures. Découvrez sans plus attendre notre premier avis.

Avec A Better Paradise, leur première licence, Absurd Ventures nous plongeaient dans une fiction centrée sur le développement d’un jeu vidéo avec l’implication de l’IA, suite aux travaux du docteur Mark Tyburn, incarné par la star de The Walking Dead : Andrew Lincoln. L’été dernier, nous avons pu découvrir le premier Volume de A Better Paradise avec les premiers épisodes du podcast audio (disponible uniquement en anglais, pour le moment). Le mois prochain, nous aurons le droit à une adaptation de ce premier volume en roman. Avant de profiter d’une série TV et d’un jeu vidéo en open-world plus tard. Bien que l’on puisse retrouver les pattes de Dan Houser et de Lazlow Jones dans l’écriture de A Better Paradise, il s’agit d’une histoire assez sérieuse, avec des thèmes qui sont d’actualités.

Avec American Caper, nous retrouvons vraiment le côté trash, satirique, et dénonciateur que les joueurs ont pu apprécier dans la série Grand Theft Auto. Cette seconde licence nous plongera dans l’univers des romans graphiques (les bandes dessinées). Une adaptation en roman est elle aussi prévue pour plus tard. Nous y découvrirons le quotidien de deux familles américaines totalement opposées. D’un côté, les Charmers, des gens décrits comme étant « si gentils, et si heureux ». De l’autre, nous aurons les Hamilton, qui sera l’incarnation même de la « vraie famille américaine » qui « se méprise ». L’histoire se déroulera dans la ville de Vérone dans l’état du Wyoming aux États-Unis.

American Caper abordera des thèmes forts, comme le monde d’affaires corrompu, de politique incompétente, de criminalité maladroite, de vêtements de loisirs et d’une justice moralisatrice. Comme avec GTA auparavant, Dan et ses équipes n’épargneront personnes et vont cibler tous les soucis de la société américaine. Lors de la révélation officielle d’American Caper en juillet, Dan Houser avait d’ailleurs déclaré : « American Caper est inspiré de ma fascination de toujours pour les hypocrites, les sociopathes, les idiots politiques, les familles dysfonctionnelles et la violence. Sombre, moralement ambiguë, très vulgaire et, nous l’espérons, drôle, American Caper est une bande dessinée qui aborde le monde confus dans lequel nous vivons actuellement ». De quoi poser les bases.

Grâce à un exemplaire envoyé par le studio (qui nous remercions encore une fois), nous avons pu découvrir les premières pages de cette BD, dont le premier volume sortira le 12 novembre, très vite suivi par le Vol.2 le 24 décembre et le Vol.3 le 21 janvier 2026. L’occasion de nous faire une petite idée sur cette seconde propriété intellectuelle qui risque de plaire à de (très) nombreux fans.

American Caper : la relève spirituelle de Grand Theft Auto ?

Difficile d’aborder un projet de Dan Houser et de Lazlow Jones sans penser à leurs incroyables travaux sur les nombreux jeux et licences chez Rockstar Games durant plus de 20 ans. C’est en grande partie grâce à l’écriture parfaitement maîtrisée que des séries cultes comme Grand Theft Auto ou Red Dead Redemption ont eu un tel impact dans l’industrie du jeu vidéo, et plus largement de la pop culture. Ce sont des jeux qui ont marqué des millions de joueurs à travers près de trois générations.

Et, dès les premières phrases de la BD, on ressent certaines références. Oubliez les grandes villes comme Los Angeles (Los Santos), Miami (vice City), ou encore New York (Liberty City). L’histoire d’American Caper s’installe dans une petite ville de campagne, à Vérone, dans l’état du Wyoming. Un état qui a servi d’inspiration pour la map d’un certain Red Dead Redemption II (2018). On oublie les grandes villes, mais on reste aux États-Unis, et les thèmes abordés dans la fiction sont très similaires à ceux évoqués dans GTA.

On nous indique directement que Vérone est un petit coin de paradis. Qu’il pourrait même s’agir du plus bel endroit où vivre sur terre. Mais que, malheureusement, ce lieu est occupé par les pires habitants. On y découvre directement William Hamilton, l’un des premiers personnages principaux de ce polar. William est un avocat, accro aux jeux, endetté et il ne respire clairement pas la joie de vivre. Ce dernier semble clairement être spectateurs de sa propre existence. Mais, tout cela pourrait bien changer.

À travers ces premiers moments, William nous raconte comment sa vie a basculé. Tout à commencé par un accident de fourgonnette, qui lui a permis de devenir un véritable héros, comme il l’a toujours souhaité.

Et justement, cette camionnette, elle nous semble familière. En effet, il s’agit du van blanc de la société de déménagement Laredo avec le logo du cerf que nous avons vu dans les teasings cet été et dans le premier trailer. On apprend rapidement que trois brigands en cavale ont volé le camion. À son bord, plusieurs migrants illégaux essaient de traverser une partie des États-Unis. Le sujet de l’immigration est ainsi mis sur le tapis. Un sujet très d’actualité en ce moment aux États-Unis, depuis la réélection de Donald Trump. Alors qu’on pensait que les criminels faisaient une bonne action, on se rend compte qu’ils n’ont pas vraiment choisi de transporter des migrants et qu’ils comptent s’en débarrasser le plus rapidement possible.

Ces derniers ne semblent avoir aucune empathie et compassion pour les êtres humains qu’ils transportent. On retrouve ici les critiques bien placées de Dan Houser et de ses équipes. Alors que deux migrantes demandent à leurs « chauffeurs » s’il est possible de s’arrêter pour aller aux toilettes, ce dernier répond ironiquement qu’il n’y a aucun souci, étant donné qu’ils sont actuellement en plein road trip touristiques. Avant d’effectuer un retour brutal à la réalité, rappelant aux jeunes femmes qu’elles ne sont que des migrants clandestins et qu’ils sont actuellement, tous en fuites. 

Bien entendu, ce « run » ne va pas se terminer comme prévu, et différents événements que nous n’aborderons pas dans cette preview mèneront à un accident juste à côté des maisons de nos deux familles : les Charmers et les Hamilton. 

L’occasion d’avoir un tout premier aperçu des voisins de William. La famille Charmers semble bien plus charmante, avenante et proche les uns des autres. Le père de famille souhaite une bonne journée bénite à ses enfants, ne manquant pas de saluer le travail des policiers.

De l’autre côté, changement d’ambiance radicale. Alors que William est interrogé par un policier, suite à l’accident de la camionnette, il reçoit un coup de fil d’un certain Albert. Ce dernier semble furieux et martyrise notre père de famille, lui demandant comment ça se fait qu’il vienne tout juste d’apprendre l’assassinat de Brayton Jennings.

C’est à ce moment-là qu’on voit un peu la toile de fond se dessiner et que l’on retrouve le côté GTA, au delà de l’écriture et des thèmes abordés. En seulement quelques pages, American Caper nous plonge dans une histoire à plusieurs embranchements. L’histoire des Charmers et des Hamilton semble être le récit principal. À côté de cela, des quêtes et arcs secondaires, qui gravitent autour des deux familles, nous donnent l’impression d’avoir des histoires parallèles, comme les missions secondaires dans Grand Theft Auto. Et, forcément, toutes les personnes qui tournent autour de William semblent d’être des personnes à problèmes.

Cette séquence nous permet de découvrir un premier aperçu de la famille Hamilton. La fille est dans le salon, donut à la bouche, en train de s’entraîner au nunchaku. La mère est sur l’ordinateur familial, en train de tchater sur le Net avec des personnes bizarres, confiant penser tous les jours à tuer son mari. On apprend rapidement que le fameux Albert est le patron de William et que Brayton était un client qui s’est fait tuer. Il s’agissait visiblement d’un homme à problème, ayant de nombreuses dettes et beaucoup auprès de nombreuses personnes qui auraient toutes une raison de vouloir se venger de ce dernier. 

C’est sur cette dernière séquence que s’achève notre premier aperçu d’American Caper. Une première mise en bouche qui pose le contexte et qui donne terriblement envie d’en savoir plus. À travers ses premières pages, on sent que la BD ne va clairement pas prendre de pincettes et que nous allons avoir le droit à une satire de grande qualité qui n’épargne personne. L’ambiance semble vraiment bonne avec de nombreux personnages hauts en couleur qui semblent tous aussi décalés et dérangés que les détraqués que nous avons pu découvrir dans les jeux GTA.

American Caper promet d’être un projet très ambitieux, assez différent de A Better Paradise, qui risque de toucher plus de personnes, grâce à son format plus accessible. Hélas, aucune version française n’est prévue, du moins, pour le moment.

Rendez-vous en novembre pour notre avis définitif, et dans les prochaines semaines pour les nouvelles informations autour de ce second projet d’Absurd Ventures qui semble extrêmement prometteur.

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