American Caper | L’incroyable postface de Dan Houser pour comprendre ce qu’il souhaitait raconter
La semaine dernière, Absurd Ventures publiait le premier volume d’American Caper, la seconde propriété intellectuelle du studio. L’occasion de découvrir les premiers instants de la famille Hamilton et des Charmers. Mais également l’occasion de découvrir l’incroyable préface de Dan Houser.
American Caper (Vol.1) est disponible depuis le 12 novembre dernier. Hélas, la BD est déjà en rupture de stock chez la plupart des revendeurs et elle devient encore plus compliquée à trouver en France, où il était possible de l’avoir uniquement en importation. Fort heureusement, il existe une solution avec le dématérialisé. Actuellement, le Vol.1 (ainsi que les Vol.2, 3 et 4) est disponible à l’achat, directement depuis Amazon France.
Alors que notre critique de ce premier volume d’American Caper arrivera demain, nous voulions partager les propos de Dan Houser dans la postface du comics. Il revient sur l’origine du projet et explique pourquoi il a eu envie d’écrire cette histoire.
Je ne sais pas exactement quand ça a commencé. Était-ce lorsque j’étais étudiant au moment du test de citoyenneté, ou, quel que soit le nom, quand je suis devenu Américain, et que j’ai pleinement réalisé que l’Amérique était un pays fondé par des avocats pour des avocats ? Était-ce en passant du temps dans les États des montagnes Rocheuses que j’ai pensé à quel point ils changeaient et à quel point cette partie du monde était mûre pour une histoire ? Était-ce en voyant des familles autrefois paisibles et totalement apolitiques que j’ai vu se politiser follement et se déchirer pour des bêtises ? Ou était-ce en entendant des discussions politiques devenir plus des disputes que des politiques ?
Je ne sais pas vraiment, mais j’ai commencé à réaliser il y a quelques années que le crime, les disputes politiques, la loi et les changements sociaux devenaient tous la même chose et que je trouvais tout cela très déroutant.
Qui était un criminel ? Dans ce Nouveau monde : quiconque n’était pas d’accord avec vous.
Qu’était la politique ? Une guerre totale, sur tout.
Pourquoi l’Amérique était-elle en train de couler ? À cause d’eux. C’était entièrement de leur faute, qui qu’ils soient.
Chacun pensait que la faute incombait à l’autre. Chacun avait le sentiment d’être dupé, manipulé et escroqué par un vaste système qu’il était de son devoir moral de détruire. Chacun pensait être le seul à avoir droit à un gain rapide.
C’est le monde que je voulais dépeindre dans American Caper.
J’avais commencé à voir émerger une nouvelle comédie criminelle. Une histoire non seulement sur les criminels, mais aussi sur tous ceux qui les aident et les exploitent. L’histoire d’un système qui veut le conflit, et de gens qui pensent qu’à vouloir une révolution, mais qui ne savent pas vraiment pourquoi. L’histoire de gens qui font des compromis, se vendent, commettent un acte terrible et ne paient pas le prix de leur implication dans les ténèbres
Ce serait l’histoire d’un monde où les dettes universitaires paralysantes forcent les gens à tout abandonner rapidement et à le regretter ensuite pour toujours. D’un monde de développement immobilier où la nature vierge est rasée, puis vendue comme un lieu rendu authentique par de faux habitants, où les forces du marché ont sans cesse déformé et corrompu vos rêves jusqu’à ce que vous ne sachiez plus ce que vous voulez ni ce que vous pensez. Et à propos d’un monde où le mal vient vous chercher vêtu de vêtements de loisirs de mauvais goût.
Je voulais un drame policier qui soit aussi une comédie familiale, ou un drame familial qui soit aussi une comédie policière — je n’étais pas tout à fait sûr. Je voulais une histoire de famille moderne à la fois ridicule et en quelque sorte crédible, sur deux familles de banlieue devenues complètement folles, et je voulais l’écrire sous une nouvelle forme pour moi — ou du moins une forme que je n’avais qu’effleurée auparavant — la bande dessinée. J’ai toujours adoré cette forme d’art — j’ai grandi en lisant des bandes dessinées anglaises anarchiques, et je sentais que c’était le médium parfait pour décrire un monde devenu fou.
L’autre raison pour laquelle je voulais travailler sur cette BD, c’est que j’allais pouvoir travailler avec des légendes. Avec mon vieil ami Lazlow, je travaillerais avec des maîtres du genre comme David Lapham, Shelly Bond, Nate Piekos, Chris Anderson, Tyler Boss, Lee Loughridge, Simon Bisley et bien d’autres. Une multitude d’artistes talentueux qui pourraient m’aider à raconter une longue histoire sur du faux sucre, des projets immobiliers et ce qu’il ne faut pas faire avec une pelle.
— Dan Houser
Ce premier chapitre de American Caper est clairement une excellente mise en bouche. Et nous avons d’ores et déjà hâte de découvrir la suite avec le Vol.2 qui arrivera le 24 décembre prochain.
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